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Retour sur notre évènement public 2025 !

Les 07 et 08 Juin derniers, l’ASAPE 14-18 organisait son évènement public de l’année 2025 sur les lieux de la Bataille de Quennevières (France, Oise)   

Comme nous l’avions prévu et annoncé il y a quelques semaines, toutes les places se sont écoulées en à peine 10 jours, sans même laisser le temps à notre équipe communication de l’ASAPE d’apposer des affiches sur le secteur ! 

Cette année, nous avons accueilli - sur deux jours de manifestations -  pas moins de 150 visiteurs, répartis en 6 groupes.


Au programme de l’événement 2025 : Découverte du poste de commandement de l’Oberlieutenant ESCHE, commandant du FR86 qui a dû faire face - avec ses hommes -  au premier assaut Français le premier jour de la bataille de Quennevières le 06 Juin 1915.

A quelques centaines de mètres de là ; Présentation des cimetières et des traditions funéraires allemands lors du passage devant la Nécropole de Moulin-sous-Touvent.  Nos amis de « 14-18 en Somme » ont alors pris le relais pour une présentation des uniformes français durant la Grande Guerre avant d’aborder l’artillerie française, devant la reproduction du canon de 75mm, prêté par France 40 et installé pour l’occasion par l’ASAPE 14-18 sur le site. Coté allemand, c’est notre ami Florian qui a pris le temps de présenter l’uniforme allemand et son équipement de l’année 1915 et cela… avec une grande passion. 



Randonnée pour nos visiteurs dans le Schleswiger Tal (Le ravin des hommes du Schleswig), où ils ont pu découvrir l’histoire des hommes d’origine Danoise incorporés pour la majorité dans le régiment FR86. L’occasion de rappeler que l’ASAPE 14-18 travaille main dans la main depuis plusieurs années avec le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e. V (Service pour l’entretien des sépultures militaires allemandes (SESMA), ainsi que l’unique musée Danois consacré au premier conflit mondial : Le musée du Sud Jutland (Museum Sønderjylland). Ces liens étroits entretenus avec son conservateur, permettent à l’ASAPE 14-18 d’échanger un grand nombre de documents, pour la plupart inédits (Plans, Photos, schémas, etc…) du secteur de Moulin-sous-Touvent.    


Au travers de cette randonnée, nous avons retracé l’histoire de la Bataille de Quennevières, le plus simplement possible afin que notre récit soit accessible à tous les participants.  Certains d’entre vous étaient d’ailleurs venu de loin (Seine maritime, région Parisienne, Nord-Pas-de-Calais, Franche-Comté, Meuse, …)  pour cet évènement et découvrir notre Histoire locale.



Avec un parcours ponctué d’anecdotes historiques, nous avons également présenté le travail mené par l’ASAPE 14-18 sur ce secteur précis de la Bataille de Quennevières.

Vous l’aurez compris lors de cette manifestation 2025, les membres de l’ASAPE ne sont pas là, uniquement pour descendre dans les structures souterraines de la Grande Guerre ou vous proposer des photos de lieux visités !  Derrière chaque trace rupestre découverte, chaque réseau exploré ou bien encore chaque demande de famille d’ancien combattant, nous menons une véritable enquête historique afin de vous la présenter sur nos différents supports médias.


Retrouvez ci-après, une partie des analyses menées par l’ASAPE 14-18 sur le secteur de Quennevières :


-          L’histoire du bouclier d’artillerie découvert :

-          Les recherches pour retrouver le corps de Johannes Peter Georg ROSSMANN du FR86 : https://www.asape1418.fr/post/sur-les-traces-de-johannes-peter-georg-rossmann-du-fr86

-          L’histoire du soldat Christian Karl NAPOLEON de la 10.Komp du FR86 :

-          La famille du soldat sanitaire du FR86 - Karl KLEMMENSEN : https://www.asape1418.fr/post/accueil-des-descendants-de-karl-klemmensen-soldat-infirmier-du-fr86

-          L’utilisation des nouvelles technologies dans nos recherches : https://www.asape1418.fr/post/l-i-d-a-r-une-haute-technologie-au-service-de-l-asape-1418

-          L’assaut et la disparition de l’adjudant MARIT du 148RI :

-          La découverte et la restitution de la stèle de Wilhelm HEYNE :

-          Une sensibilisation historique contre un projet éolien aux environs de Quennevières : https://www.asape1418.fr/post/les-hommes-de-br%C3%AAme-sont-de-retour

-          L’ouverture d’un accès au Hansen Tunnel :

-          La numérisions 3D du Hansen Tunnel (Version 2025) : https://discover.matterport.com/space/XZJXM3NVWYA 

 

A la fin de ce parcours de surface, nos 150 visiteurs ont rejoint un camp de reconstitution réalisé par nos amis de la Fourragère. Vous avez pu découvrir - à leurs côtés - l’histoire des Régiments de Zouaves, de l’aumônerie militaire ainsi que du service sanitaire français.


Direction les profondeurs de la plaine de Quennevières, avec la visite de l’unique tunnel - en cours de construction quelques mois avant la bataille -  : le Hansen Tunnel, long de 371m dans sa partie initiale de 1915. Les autres tunnels cheminant sous cette plaine, ne peuvent être rattachés à cette bataille, leurs dates de construction étant postérieures à Juin 1915.

C’est bien dans le Hansen Tunnel et plus précisément dans son « Poste de secours du premier bataillon  » (TRUPPENVERBANDSPLATZ I/84) que le STAFF de l’ASAPE 14-18 avait acheminé une partie de sa logistique afin de vous proposer : une exposition de plus de 200 photos du secteur ainsi qu’un repas chaud et cela à -10m sous terre !



Un moment troglodyte unique et d’exception rendu possible grâce à la mobilisation d’une vingtaine de membres de notre STAFF sur le site du vendredi au lundi ! (Jours et nuits)

Au menu nous vous avons proposé : Apéritif, Jambon cuit à la broche sur le site, accompagné de ses pommes de terre locales, Fromage, dessert, café ! le tout servi à table et pour un prix très modique.


MERCI au propriétaire du site du Hansen Tunnel qui - par le biais d’un partenariat signé avec notre association a permis la réalisation de cet évènement. Nous rappelons que les cavités sont des propriétés privées. Il est donc interdit d’y pénétrer sans l’accord du ou des propriétaires.


MERCI au public pour le grand intérêt que vous avez porté à notre évènement. Qu’il s’agisse des explications de nos deux guides ou auprès de nos amis reconstituteurs de «14-18 en somme » et « La Fourragère » ainsi que Florian.


MERCI au musée France 40 véhicules pour le prêt du canon de 75mm ! Nous espérons tous qu’il laisse augurer une très belle collaboration pour les prochaines années entre nos deux entités.


MERCI aux partenaires locaux : La commune de Nampcel, la commune de Moulin-sous-Touvent ainsi que la CCLO (Communauté de Commune des Lisières de l’Oise).

Nous nous retrouverons rapidement pour un prochain évènement…. Toute l’équipe ASAPE vous donne rendez-vous en 2026 ! avec un nouveau thème historique, un nouveau lieu, mais toujours la même ambiance ! 

D’ici là, vous pouvez rejoindre l’ASAPE afin de nous soutenir ou nous aider sur le terrain pour faire vivre l’histoire souterraine de la Grande Guerre.



La bataille de Quennevières le 06 juin 1915 :


Mi mai 1915, les Allemands détectent d’importants travaux de mines au niveau de la ferme de Quennevières, qui à cette époque forme un saillant ; en surface, des tas de terre trahissent bien le travail des sapeurs qui s’activent dans leurs travaux de mines. Les Allemands depuis leurs sapes 4, 5, 6 et 8 décident de contre-miner le secteur.  Le 02 juin 1915, les pionniers allemands réussirent à rejoindre une galerie française qu'ils firent exploser dans l'après-midi ; l’entonnoir (le cratère) provoqué par cette explosion se trouvait alors à vingt mètres seulement des positions allemandes.


La veille de l’attaque, les bombardements s’intensifient, les Allemands étant parfaitement au fait qu’une attaque va se produire sur ce secteur : l’agitation anormale du secteur français, le bruit de wagonnets qui acheminent le matériel, traduisent la préparation de l’attaque. Sans compter que le 05 juin, un déserteur français leur donne la date du lendemain, le 06 juin, comme jour de l’assaut français ; de ce fait, la relève allemande prévue est ajournée. Le 5 juin 1915, aux alentours de midi, l’état-major allemand appela en renfort des compagnies de régiments voisines : le 31e et le 85e. Cependant, ces compagnies ne purent atteindre le front que l’après-midi du jour suivant, soit en pleine attaque française.



A l’aube du 06 juin 1915 à 4h50, une position avancée tenue par la 12e compagnie du FR86, dénommée 𝕾𝖔𝖑𝖙𝖆𝖚 𝕰𝖈𝖐, disparaît littéralement à la suite du déclenchement d’une mine souterraine française placée sous la ligne allemande à une profondeur de 6 mètres ; 8 hommes et une ou deux mitrailleuse(s) du FR86 sont ensevelis. L’artillerie française passe à l’action et écrase les lignes allemandes. Sans le savoir, les Français firent feu juste au moment où se faisait la relève entre les compagnies allemandes positionnées dans la tranchée la plus avancée de la ligne de front ; en un clin d’œil, un bataillon entier fut presque réduit à néant. Près de 40.000 obus vont être tirés lors de cette préparation d’artillerie.

Il est inexact de qualifier cette bataille de « Prise du saillant de Quennevières », premièrement, parce que ce saillant est neutralisé dès 04h50 par la mine française, deuxièmement, l’axe principal de l’attaque française se situe à plus de 300 mètres de ce saillant.


La réalité historique et tactique montre que la neutralisation par la mine de cette position allemande avait pour objectif d’éviter les tirs de mitrailleuses dits « en enfilades » (par le coté) contre le gros de la troupe d’infanterie française ; le saillant est donc neutralisé dès l’explosion de mine française, soit à 5h30, juste avant la charge de l’infanterie.


La « guerre de mines » – propre aux services du Génie – est d’ailleurs parfaitement combinée avec tous les corps d’armée dans le cadre de la bataille de Quennevières avec une neutralisation d’une position de surface par la mine, suivie de tirs d’artillerie pour empêcher l’ennemi de réorganiser cette position, et ensuite un assaut d’infanterie pour occuper le terrain. 

A 10h15, après un pilonnage d’artillerie d’une extrême violence (ce que les allemands désignent désormais par « Trommelfeuer »), les positions tenues par les premier et troisième bataillons du FR86 deviennent les objectifs français de la bataille. Les hommes du FR86 sont surpris par l’ampleur de l’attaque. Alors que des combats au corps à corps s’engagent dans les tranchées de première ligne puis dans les boyaux, les bataillons 1 et 3 refoulent au bout de 20 minutes dans le ravin 𝕾𝖈𝖍𝖑𝖊𝖘𝖜𝖎𝖌𝖊𝖗 𝕿𝖆𝖑 (ravin du Martinet) en abandonnant leurs lignes ; en effectuant ce repli précipité, ces bataillons du FR86 se retrouvent coupés de leurs camarades du bataillon 2, situés plus au sud, leur défense ayant été littéralement enfoncée en plein centre du ravin.


C’est une brèche de plusieurs centaines de mètres qui s’est alors ouverte. Les Zouaves envahissent  le 𝕾𝖈𝖍𝖑𝖊𝖘𝖜𝖎𝖌𝖊𝖗 𝕿𝖆𝖑 et certains de ces éléments courageux réussiront l’exploit de rejoindre la plaine sur le versant opposé, vers la ferme de Puiseux, en neutralisant au passage un canon de la deuxième batterie allemande du FAR45 avec ses servants. L’Oberlieutenant ESCHE, commandant du FR86 qui est à son poste de commandement dans la « Stein Bruch » de Nampcel  – une carrière d’extraction de pierres de surface, aujourd’hui bouchée – et n’ayant pas pris alors la mesure du désastre, engage aussitôt l’ensemble de ses compagnies disponibles en contre-offensive.


Alors que l’offensive française atteint tous ses objectifs, voir plus, une erreur stratégique va permettre aux Allemands de rejeter les forces françaises hors de ce ravin et ainsi de combler rapidement cette brèche ; en effet, les généraux en charge du commandement de la bataille ne jugent pas opportun d’exploiter le bénéfice de cette percée en renforçant leurs troupes en effectifs, matériels et logistique. Les Allemands profitent donc de ce manque de clairvoyance des généraux français pour reformer une ligne de défense solide. L’artillerie allemande (FAR9 et FAR45) se met alors rapidement en action en pilonnant ses anciennes seconde et première lignes, empêchant ainsi les Français de les relier à leur réseau.

L’objectif des jours suivants pour les Allemands sera la reconquête des tranchées perdues sur la plaine de Quennevières.



Cette bataille sur les terres de Moulin-sous-Touvent a vu la disparition d’un bataillon allemand, presque 1000 hommes, dès les premières heures de la bataille. Aucune autre bataille de la Première Guerre mondiale ne tuera d’ailleurs autant de Sud-Jutlandais en une seule journée. Situé à 80 kilomètres de Paris, le front de la bataille de Quennevières (environ 1100 mètres) était, de toute la ligne de tranchées allemandes, le plus proche de la capitale française entre octobre 1914 et mars 1917.


L'EQUIPE ASAPE 14-18


 
 
 

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