top of page
Rechercher
Photo du rédacteurStaff ASAPE

Nouveaux regards sur la galerie de mine allemande G24-Wald Eck

Découverte à l’été 2021 par l’ASAPE 14-18, la galerie de mine « 𝐺24 - 𝑊𝑎𝑙𝑑 𝐸𝑐𝑘 » , oubliée durant 107 ans dans le sous-sol du front de l’Oise, livre - en 2023 - ses derniers secrets à l’aide des nouvelles technologies…


Presque 2 ans se sont écoulés depuis cette découverte et beaucoup de zones d’ombre persistaient... C’était le cas notamment de la chronologie de construction de l’ouvrage ainsi que sur le choix stratégique adopté par les Pionniers allemands face à la menace souterraine des Sapeurs français face à eux.

Pour lever les derniers doutes et enfin dévoiler la stratégie retenue depuis cette galerie de mine G24, nous avons procédé à une nouvelle étude, cette fois-ci appuyé par les technologies les plus modernes (𝘵𝘰𝘱𝘰𝘨𝘳𝘢𝘱𝘩𝘪𝘦 𝘯𝘶𝘮𝘦́𝘳𝘪𝘲𝘶𝘦, 𝘓𝘐𝘋𝘈𝘙, 𝘳𝘦𝘭𝘦𝘷𝘦́𝘴 𝘎𝘗𝘚,…).

C’est ainsi qu’en 2023, nous complétons l’analyse présentée 2021 par des données précises, qui - mis bout à bout – lèvent le voile sur une partie de la Guerre de mines de ce secteur.


1️⃣° : Le développement total de la galerie G24,(𝘓𝘦 𝘤𝘶𝘮𝘶𝘭 𝘦𝘯 𝘮𝘦́𝘵𝘳𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘭’𝘦𝘯𝘴𝘦𝘮𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘨𝘢𝘭𝘦𝘳𝘪𝘦𝘴) est précisément de 112m. Ces mesures sont fournies par une topographie complète de l’ouvrage et sont d’une précision de l’ordre du centimètre. Ce développement est donc dans la « moyenne » des autres ouvrages de mines allemands présents sur notre secteur.

2️⃣° : La profondeur maximale atteinte par cette galerie allemande n’est pas de 27m, comme annoncée en 2021, mais de 23m à son point le plus bas. Elle n’est donc pas la plus profonde du secteur. (𝘊𝘦𝘳𝘵𝘢𝘪𝘯𝘦𝘴 𝘧𝘳𝘰̂𝘭𝘦𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 27𝘮 𝘥𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘧𝘰𝘯𝘥𝘦𝘶𝘳…)


3️⃣° : La topographie a révélé, que cette galerie devait descendre bien plus profondément, surement a une profondeur comprise entre 22 et 27m. Une amorce de rameaux en « V » étaient d’ailleurs en construction lorsque les travaux se sont arrêtés. Cet arrêt brutal du chantier allemand est lié à la construction - début Février 1915 - d’un ouvrage souterrain français à proximité de la galerie allemande G24. Par conséquent, les Pionniers allemands ont adapté le schéma de cette galerie afin de faire face à cette nouvelle menace.

4️⃣° : La chambre d’écoute située au plus profond de l’ouvrage allemand G24 est donc une réalisation - en réaction - à la menace française. De par cet élément, nous pouvons donc dater la construction de cette chambre d’écoute/d’explosion au mois de Février 1915.

C’est aussi à cette période que le projet de rameaux en « V » est abandonné. En effet, rien ne servant de s’enfoncer plus profondément dans la strate rocheuse, les Sapeurs français établissent leur progression entre 7 et 9m de profondeur…. Donc bien au-dessus des Allemands.

5️⃣° : Le tracés en courbe de la galerie G24, mis en relation avec les données issues du LIDAR, mettent en évidence que la galerie allemande, avait - en autres – pour mission, de protéger une position allemande de surface qui comportait un important poste de mitrailleuse de type MG08 et qui permettait de couvrir une bonne partie du champ de bataille sur l’aile gauche.

C’est d’ailleurs de cette position que des tirs extrêmement meurtriers contribueront à mettre à mal toutes les tentatives d’offensives françaises notamment celles de décembre 1914.

6️⃣° : Bien qu’éloignée de 48m de la menace souterraine française la plus proche, nous avons réalisée - en Mars 2023 - des expériences acoustiques sur la propagation du son dans le sous-sol. Celles-ci ont démontré que les ​Allemands avaient la possibilité de détecter immédiatement depuis la galerie G24 (et/ou de sa voisine G23) les bruits de construction de la galerie française dès les premiers coups de pioches. (𝘌𝘵 𝘤𝘦𝘭𝘢 𝘮𝘦̂𝘮𝘦 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘮𝘰𝘺𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘥𝘦́𝘵𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯)

7️⃣° : Les deux galeries du niveau intermédiaires de l’ouvrage G24 se situent à une profondeur de -15m.

La première est datée du premier trimestre 1915 et prend la direction, une nouvelle fois, des bruits français perçus.

La deuxième galerie intermédiaire est quant a elle datée de la première quinzaine de janvier 1916. Le traitement par logiciel numérique des jalons en bois découverts dans cette galerie a permis de mettre en évidence deux dates « 04 JANVIER 1916 » et « 08 JANVIER 1916 ». Ces dates correspondent à l’état d’avancement des galeries à ces deux dates précises.

Cette dernière construction est - une nouvelle fois -, une réaction allemande a la reprise des travaux dans l’ouvrage français « P7 » qui a cette date est prolongée. Les allemands cherchent alors à protéger leur première ligne d’un éventuel passage de « l’ennemi » entre leurs ouvrages souterrains.

8️⃣° : En 2021, nous avancions l’hypothèse que les Pionniers allemands - travaillant dans G24 -avaient volontairement frappé sur les parois de leur galerie dans l’objectif d’attirer les Sapeurs français dans leur direction…

𝗖𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗵𝘆𝗽𝗼𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗲𝗿𝗿𝗼𝗻𝗲́𝗲.

Les stratégies militaires allemandes comme françaises relatives à la guerre de mines ne préconisant cette technique, appelée « camouflage » que SI une charge explosive se trouve en dessous ou à proximité immédiate de la position d’où le bruit est produit.


𝗧𝗲𝗹 𝗻’𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗹𝗲 𝗰𝗮𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗚𝟮𝟰 !

Il n’y a donc aucun intérêt à fournir – à l’adversaire - sa localisation précise, sans même se prémunir de son approche.

Les charges encore en place dans le front de taille de cette galerie sont d’ailleurs de petites charges utilisées uniquement pour l’avance des travaux et non pour neutraliser un ennemi qui s’approche.

En réalité, les travaux sont stoppés dans cette galerie intermédiaire quand les écoutes quotidiennes révèlent que les Français ont pris une nouvelle direction, qui les éloigne de G24.

9️⃣° : Bien qu’établir des galeries transversales (galeries souterraines parallèles au front) soit préconisé par les officiers des Pionniers…. Ici - sur ce secteur - aucune jonction entre G24 et sa voisine G23 n’était envisagée. La topographie nous en apporte la preuve :

Les profondeurs ne sont pas identiques. (-12𝘮30 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘎23 𝘦𝘵 – 15𝘮 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘎24)

Les directions prises n’indiquent pas une volonté d’une jonction entre des ouvrages.

Les aménagements réalisés dans G23 et G24 ne sont - en fait - que des réactions allemandes à l’avance française réalisée via une galerie provenant d’un puits de mines en construction par les Sapeurs-Mineurs de la compagnie M7 du 4ème Génie.

Bien qu’une écoute française révèle en Février 1915, des bruits suspects justement dans la zone de travaux de G24, ce n’est qu’à l’hiver 1915/1916 que la présence de cette galerie allemande est officiellement identifiée et localisée.

Elle ne représente pas de danger pour les Français, car encore éloignée d’environ 40m. Toutefois, sa simple présence sur le secteur contraint les français à stopper leur travail de mines car les Allemands sont prêts à les intercepter peu importe la direction de progression envisagée.


Ce type de guerre de mine - qui ne tend qu’à arrêter le mineur ennemi au moyen d’explosions souterraines contre son ouvrage - est appelé « "𝗟𝗮 𝗱𝗲́𝗳𝗲𝗻𝘀𝗲 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗶𝘃𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗮 𝗺𝗶𝗻𝗲".


Retrouvez ici :

Le récit de la découverte réalisée à l’été 2021 :

👁️‍🗨️ https://www.asape1418.fr/post/découverte-d-une-galerie-de-mine-allemande

Notre découverte dans le journal de France 3 National :

👁️‍🗨️ https://www.asape1418.fr/post/noël-2021-un-cadeau-en-avance

L’article

Notre découverte dans le magazine GEO France

👁️‍🗨️ https://www.geo.fr/histoire/decouverte-dun-tunnel-allemand-de-la-premiere-guerre-mondiale-dans-loise-206361

Notre découverte sur les ondes de Franceinfo

👁️‍🗨️ https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/oise-a-la-decouverte-d-un-tunnel-abandonne-de-la-premiere-guerre-mondiale_4797297.html


L’EQUIPE ASAPE 14-18

🌐http://www.asape1418.fr

📭asape1418@gmail.com

Nous rejoindre :

📭asape1418staff@gmail.com

Comments


bottom of page